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Alexandra Calmy

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Alexandra Calmy

Une vie au service de la lutte contre le SIDA

Genevoise âgée de 40 ans, Alexandra Calmy a consacré sa vie au VIH. Un engagement de médecin lourd d’implications politiques et personnelles.

Par Oona Baumier, le 21 janvier 2010

Alexandra Calmy, une vie de "swiss doctor". O. Baumier

Alexandra Calmy, une vie de "Swiss Doctor". O. Baumier

« Je suis assez impatiente, mais je suis aussi quelqu’un de passionné, j’aime quand ça marche et dans ce cas, je suis prête à m’investir beaucoup. » Alexandra Calmy, Genevoise d’origine, est actuellement cheffe de clinique scientifique à l’hôpital universitaire de Genève. Décidée depuis sa jeunesse à lutter contre le VIH/SIDA, elle a suivit un parcours atypique.

Alors qu’elle avait à peine 17 ans, elle finit sa maturité gymnasiale en Grec-Latin, et part à Haïti. « J’étais choquée de ce que j’avais vu là-bas et je me suis dis qu’il n’y avait pas grand-chose qui pouvait avoir un impact sur la vie des gens en dehors de la médecine ». Malgré son ambition de devenir archéologue, Alexandra débute des études de médecine à l’université de Genève. Pendant ces années, elle décide de s’investir dans la prévention du SIDA en participant au BIPS (bus itinérant de prévention sida) en 1992 en tant que bénévole. L’envie de collaborer avec une action humanitaire dans les pays du Sud reste alors une idée omniprésente. A la fin de ses études, elle part en mission au Rwanda avec MSF (Médecins sans frontières) pour soutenir une population en plein génocide. Elle partira ensuite dans d’autres pays en se concentrant sur la prévention du SIDA. Un rôle qui n’est pas toujours facile, spécialement en tant qu’expatriée. « La crédibilité d’une jeune fille blanche lorsqu’elle doit montrer à un groupe d’homme noirs comment mettre un préservatif sur un pénis en bois n’est pas optimale», se souvient-elle en souriant.

Elle allie travail…

Cependant, il lui manque un parcours plus classique en médecine pour compléter sa formation. Elle est interne pendant quelques années. Ensuite, toujours fortement motivée par l’humanitaire et plus particulièrement par la prévention du SIDA, elle se tourne vers Bernard Hirschel, responsable de l’unité SIDA des HUG, lui exposant clairement ses ambitions. Ce dernier l’engage et lui offre l’opportunité d’exercer à mi-temps à l’hôpital, en complément de son engagement à MSF. C’est d’ailleurs en collaboration avec cette association, qu’elle monte les premiers programmes SIDA au Mozambique et au Cameroun, dès le début des années 2000.

… et famille

Entre temps, elle met au monde ses trois filles et part avec elles en Australie pendant deux ans, pour faire sa thèse de PhD (doctorat de médecine). « J’avais un parcours trop atypique, essentiellement formé durant mes voyages, alors il a fallu que j’assure une base académique à mon cursus ». Aujourd’hui, elle est cheffe de clinique scientifique à plein temps à l’hôpital cantonal. La moitié de son temps de travail est dédié à la recherche, une petite partie à l’enseignement et le reste à la clinique. Ceci lui permet de rester en contact avec la campagne d’accès aux médicaments de MSF, comme « HIV advisor » (conseillère/consultante VIH).

« J’ai toujours voulu faire ce dont j’avais envie, mais ce n’est pas toujours facile d’assurer une certaine stabilité. En plus j’ai eu des enfants, je ne pouvais pas rester des années à MSF en voyageant aux quatre coins du monde. Il fallait que je trouve un voie qui me permettait de faire ce que j’aime, la clinique, le VIH, tout en assurant une collaboration avec MSF. »

Written by gazettedegeneve

21 janvier 2010 à 13:31

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